dimanche 11 mars 2012

RÔLE DES MUSULMANS DANS LA DÉCOUVERTE ET LE PEUPLEMENT DES AMÉRIQUES


MISE AU POINT 2012/ PAR MOI MÊME : BARIK MAHMOUD BARKA Allias Abou Abdallah

CET ARTICLE AVAIT ÉTÉ EXPÉDIE VERS 2005 PAR MOI MÊME, L'AUTEUR : BARIK MAHMOUD BARKA Allias Abou Abdallah , A MON AMI ET FRÈRE FEU LE PROFESSEUR HERBERT JEAN LOUP HALIM A LYON- FIRMINY. LE POST DE CET ARTICLE PAR LE SITE (YASNIet/ou MOURAD) NE POSE AUCUN PROBLÈME POUR L'AUTEUR QUI AVAIT PRIS SOIN DE MENTIONNER, QUE CET ARTICLE A ETE DÉDIÉ A SES ENFANTS Aziza, Amina, Sakeina, Mortaza, Zeinab et Nadia , QUI EN 1992-93,ONT ÉTÉ VICTIMES AINSI QUE SA FAMILLE , D'UNE RÉPRESSION ANTI-MUSULMANE RACISTE DE LA "Justice" COLONIALE FRANCAISE NEGROPHOBE ET AFROPHOBE. Il EXIGE QUE LES TIERS QUI SONT A L'ORIGINE DES RE-PUBLICATIONS ET RE- POST DE MON ARTICLE SUR INTERNET PARTAGENT ET INTÈGRENT LE FAIT QUE L'AUTEUR AIT,PAR SOUCIS D'AUTHENTICITE, PRIS LE SOIN D'Y POSER LA MARQUE DE SON EMPREINTE, ET CELLE DU CENTRE ISLMOLOGIQUE AFRICAIN CARIBÉEN DE RECHERCHE ET DE LA PENSÉE MUSULMANE (C.I.A.C.R.P.M.) QU'IL REPRÉSENTE.

Cet article est basé sur les écrits et citations des travaux du professeur Muhammad Hamidullah publiés dans la revue FRANCE ISLAM: "LES MUSULMANS EN AMÉRIQUE D'AVANT CHRISTOPHE COLOMB qui sont ressources que je cite. D’ailleurs le C.A.C.R.P.M. a comme projet de compléter l'histoire des dernières colonies (Martinique Guadeloupe Guyane) par la publication dans un opuscule ces écrits historiques de feu Muhammad Hamidullah sur la découverte de l'Amérique


AVERTISSEMENT
Philosophie du Centre Islamologique Africain-Caribeen De Recherche et de la Pensée Musulmane (C.I.A.C.R.P.M.)
Le Centre Islamologique Africain-Caribéen de Recherches et de la Pensée Musulmane, consacre cette tache modeste à une contribution au prêche des frères des îles, pour la proclamation de l'unicité divine.
Nous faisons référence à l'histoire d'une région et aux peuples des Caraïbes et des Amériques pour restituer aux orphelins de la mémoire, des jalons confirmant les sources d'où provient l'islam, qui est la haute civilisation « Religion de leurs ancêtres musulmans africains ». Ainsi, la donne musulmane se veut être au nombre des acteurs, pour tirer notre société dans la crise spirituelle liée à l'absence de repères et d'identité culturelle.
Dans l'étape actuelle, cette démarche de recherche de la pensée musulmane devient un outil indispensable au prêche, pour reconstituer un discours identitaire à réveiller les esprits et les cœurs, là où les pressions d'autres théories et idéologies rivales, sont fortement soutenues par un système, s'acharnant toujours davantage, à éloigner les Enfants et Petits-fils de l'Afrique de leurs racines spirituelles musulmanes, restées longtemps méconnues.
Il s'agit de solliciter la nature primordiale (fitra) de l'écrasante majorité des populations au profit de l'islam, face aux théories raciales, et stratégies de survalorisation fondées sur des mythes et revifications de traditions prévus pour se heurter aux idéaux supérieurs de la religion musulmane.
La dawa a pour but de rappeler et de proposer une alternative identitaire islamique.
Nos recherches visent à démontrer, qu'il existe dans les annales que détient l'humanité la preuve que notre patrimoine de civilisation en Afrique, en Amérique et aux Caraïbes souscrit sans réserve au système théorique, pratique et socio-politique indépendant de notre religion reposant sur une infrastructure idéologique qui lui est propre. L'islam, bien qu'il autorise le simple sentiment d'amour de la patrie comme instinct naturel humain, rejette par contre la doctrine et l'idéologie des systèmes adverses qui sur la base d'une conception totémique déifient « patrie et nation ».
« Les musulmans selon le commandement du Coran détiennent une mission mondiale et non pas nationale »
« Le Prophète insista en permanence sur l'unité de tous les hommes et sur le rejet de leur division en unités raciales et nationales plus restreintes ».
Dans un célèbre hadith, il déclare : « Hommes ! Vous êtes tous issus d'Adam et Adam tire son origine de l'argile. Point de tirer vanité des ancêtres, nulle supériorité d'un arabe sur un non-arabe et inversement, le plus noble auprès d'Allah est le plus pieux ».

Origine, Présentation, et Contexte des Conférences Débats.
Les « CONFERENCES DEBATS » se veulent être un modeste témoignage à propos :

- Des musulmans en Amérique avant et après Christophe Colomb
- De Qui était Malcolm X ?
Ces textes sont dédiés à tous les frères et sœurs musulmans et opprimés de toute la communauté de notre GRAND PROPHETE MOHAMMAD (PSL) qui luttent pour leur liberté et celle de l'Humanité.
Ces recherches sont également dédiées par l'auteur à ses enfants : Aziza, Amina, Sokeina, Mortaza, Zeynab et Nadia.

L'idée d'un CENTRE ISLAMOLOGIQUE AFRICAIN-CARIBîN, des CONFERENCES DEBATS, et de la Recherche des traces de l'islamité et de l'appartenance musulmane des populations des Amériques et des Caraïbes est née de l'unité islamique dans l'axe Afrique (Alger-Dakar), Paris-Caraïbes. AXE Afrique Alger-Dakar-Paris-Caraïbes pourquoi ?
A ce niveau, diverses institutions localisées en Afrique, en France et aux Antilles prennent part à la formation et à l'éducation de certains musulmans qui comptent parmi les fondateurs et chercheurs de notre Centre Islamologique Africain Caribéen de Recherche et de la Pensée Musulmane (CIACRPM). Premièrement, des structures à Dakar et au niveau France Antilles contribuent à la formation et à la diffusion dans le cadre des institutions tel que: ETUDES ISLAMIQUES et le CENTRE ISLAMIQUE HADY TOURE de Dakar/Sénégal, sous la direction du chef spirituel l'Imam Cheikh Touré. Le frère Mahmoud Barka Barik, initiateur de ce travail, représentant de l'Entraide Islamique Mondiale a été chargé par L'Imam Cheikh Touré en 1989 d'une mission de prosélytisme aux Caraïbes.
Deuxièmement, dans les mêmes perspectives d'éducation islamique, des structures dirigées par Maître Simozrag à Oueled-Djellal en Algérie et au Centre ABAAD de Paris prennent part activement à la formation prosélyte (dawa) d'autres musulmans et musulmanes antillais.
Troisièmement, sous l'influence d'un dignitaire musulman sénégalais, son excellence Chérif N'DIAYE Secrétaire général de la F.N.M.F à Paris, Mahmoud et son équipe parviennent à organiser des structures de prosélytisme aux Antilles Guyane et une salle de prière du nom de Jamaat Al muslimeen, dans le cadre d'une Délégation régionale islamique de cette fédération. Nous avons su tirer profit d'un enseignement islamique prenant en compte le traditionnel et la modernité dans l'islam, de même que l'unité, la tolérance et le respect des écoles juridiques des musulmans, sous l'influence de Maître Simozrag du Centre Abaad, de la Fédération Nationale des Musulmans de France, et de la guidance spirituelle (malékite) du Cheikh TOURE du Centre HADY TOURE du Sénégal. L'Orientation et l'ouverture du Centre Abaad, et d'Etudes Islamiques et du Centre Hady TOURE de Dakar, nous ont rendu accessibles à une pensée musulmane avancée, et aux œuvres des Oulémas et Cheikhs anciens comme moderne, y compris l'excellence de correspondre avec d'autres savants pour répondre à nos questionnements.
Tout cela, que nous mettons au patrimoine de l'unité de cet enseignement assimilé, aura influencé la fondation et l'orientation de nos travaux islamiques dans les dédales de la civilisation occidentale en Amérique et aux Caraïbes.
LE CENTRE ISLAMOLOGIQUE AFRICAIN CARIBEEN DE RECHERCHES ET DE LA PENSEE MUSULMANE à l'origine des Conférences Débats, a été fondé dans cet environnement religieux et de la pensée musulmane. Les cercles d'études et de recherches sont constitués en Martinique par des musulmans et des partisans des musulmans parmi les opprimés qui relativisent, voire contestent la version occidentale des sciences humaines. L'objectif de ce travail de recherche est double :
D'une part, il s'agit de développer une vision originale et critique des Sciences de l'homme (Histoire, sociologie, psychologie, Anthropologie etc.).
D'autre part, démontrer qu'il existe bel et bien aux Caraïbes et en Amérique un patrimoine historique de civilisation musulmane et arabo-africaine, des trésors civilisationnels musulmans nègres et arabes. Mahmoud B. Barka travaille à inviter les peuples des Caraïbes, d'Amérique et surtout des Antilles Guyane, " dernières colonies " en quête d'identité, de civilisation, de spiritualité et de changement, à s'orienter et à regarder dans cette direction.
Les travaux et Conférences Débats ont comme objectif d'exorciser l'ignorance liée aux mystifications des consciences. Des générations présentes en sont encore marquées et elles portent encore la mémoire traumatique d'un passé esclavagiste occidental. Dans un tel système : « il était interdit aux noirs déportés aux Antilles Guyane, de pratiquer leur religion importée d'Afrique, de battre du tambour » . « Ils où étaient contraints sous peine de mort, à changer de nom, à êtres baptisés dans la religion catholique apostolique romaine et baptiste », « à abjurer leur confession musulmane ».
Compte tenu de l'actualisation du racisme en France et aux Antilles Guyane, le CENTRE ISLAMOLOGIQUE AFRICAIN CARIBEEN DE RECHERCHE ET DE LA PENSEE MUSULMANE (CIACRPM) entend développer le champ d'études, de l'information, de la lutte contre la xénophobie et le racisme qui frappent les musulmans et les minorités. Notre démarche s'est confortée du fait d'apprendre qu'en Avril 1997, l'ONU a tiré la sonnette d'alarme et a travaillé à la tenue d'une conférence internationale au sujet du racisme anti-musulman.
Pour mémoire, en 1994 des musulmans proches du CIACRPM ont expédié sous forme de requête au Président de la République François Mitterrand et la Commission Européenne des droits de l'Homme un "MEMORANDUM POUR LA LEVEE DES MESURES PORTANT ATTEINTE A L'INTEGRITE SOCIALE ET FAMILIALE DES MUSULMANS EN PROCES EN FRANCE ET AUX ANTILLES"
Il est opportun de le préciser, puisque l'auteur Mahmoud Barka, lui-même est impliqué dans ce mémorandum, qu'il a été victime lui aussi, en tant que musulman noir des atteintes racistes et d'abus inhumains similaires aux exactions des rois esclavagistes qui étaient perpétrés jadis sur les Noirs esclaves, déportés d'Afrique aux Antilles Guyane. Dire que les musulmans étaient doublement opprimés parce qu'on les contraignait de changer de nom, de renoncer à leur religion. Pour ne pas accepter ce défi de renier leur foi et d'être dépossédés de leurs enfants, ils préféraient prendre le maquis (marronage).

INTRODUCTION[1]
Quelques informations s'imposent à l'attention de notre auditoire antillais Nous parlons de notre patrimoine historique. En effet, celui-ci existe bel et bien dans les civilisations musulmanes et arabo-africaines. Ce serait se voiler la face que de ne pas vouloir aller à la recherche de nos trésors civilisationnels musulmans nègres et arabes qui ont porté, il faut le préciser, la Science et en partie les voies de la Connaissance aux Européens depuis les MAURES (Mauritaniens) d'Espagne à ceux qui instruiront Galilée et informèrent Christophe Colomb.
Aux Antilles Guyane la recherche et l'intellectualité ne peuvent être que trop limitée, sans prendre en compte la nécessité d'aller plus loin dans nos investigations. Ce qui signifie pour nos historiens, sociologues, anthropologues et linguistes, de ne point limiter leurs connaissances, mais d'étudier les langues africaines, l'Arabe et l'Anglais. Ils pourront avoir accès dans le monde musulman en Afrique, en pays arabe et autres, aux sources qui apportent de la hauteur à notre civilisation pour dégager nos peuples et populations noirs du complexe d'infériorité et de l'antisémitisme anti-musulman et du racisme inculqué par l'assimilation et l'acculturation occidentale, vis-à-vis des nègres musulmans (africains et marrons), nos valeureux ancêtres.
Nous comprenons que la supériorité au plan social et intellectuel privilégiait les esclavages et nègres marrons musulmans qui se sont trouvés historiquement en bonne position pour refuser l'esclavage où étaient assujetties toutes les populations noires déportées en Amérique. Leur idéal révolutionnaire et leur idéologie n'étaient pas sans rapport avec une pensée religieuse qui s'éloigne des buts de la soumission de l'Homme à l'Homme, ce qui est contraire à l'optique d'introduction du christianisme durant l'esclavage aux Antilles.
Si les nègres religieux formèrent en Amérique des Etats différents de ceux des occidentaux, cela tient au fait que dans leur culture et leur civilisation, il n'y ait jamais eu de séparation entre les domaines spirituel et temporel.
Dire que les Africains, les esclaves, les nègres marrons ont influencé l'occident et surtout les Français, peut être une hypothèse de travail ! Il se pourrait que les Français les aient mal imité car la Révolution française a débouché sur l'athéisme et la laïcité, tout le contraire de la révolution des esclaves et nègres marrons s'inspirant de la foi religieuse, reliant le spirituel et le temporel.
Il faudrait tenir compte du rôle déviationniste qu'ont pu jouer les rationalistes et les positivistes. et l'église devenue en occident à cette époque « l'opium des peuples », ce qui n'avait rien du rôle positif de la mystique musulmane et de l'islam religion de la science et de la libération des opprimés.
Le rationalisme et le cartésianisme qui caractérisent les élites issues du moule des universités françaises et américaines ne sont-ils pas de fébriles parades idéologiques face à la tendance à l'universalisation de l'école musulmane renaissant de ses cendres en Amérique contemporaine et aux Caraïbes.
Nous avons cependant des arguments pour ne plus croire aveuglément aux contre-vérités de l'histoire écrite par les vainqueurs, dont les versions, le plus souvent occultent la vérité.
Nous avons même à surprendre et à étonner lorsque les vérités historiques nous apprennent, sous la plume non-musulmane de Pierre DAVIDAS qui est auteur de l'ouvrage « Ce que je dis du Sionisme » qu'un grand nombre d'esclavagistes aux Caraïbes et en Amérique furent « des juifs européens d'origine anglaise et hollandaise, et française ».
Devons-nous pour autant objectivement occulter tout cela aux générations présentes et futures ? Et pour quelles raisons le faire ?

Préliminaires à L'Histoire Aux Amériques et aux ANTILLES-GUYANE
Les Musulmans en Amérique Avant et Après Christophe Colomb

En 1492, ce qui est appelé communément « Découverte de l'Amérique » par les Occidentaux est-il réellement une nouveauté ou un événement inédit pour les Musulmans et pour des chercheurs avertis et impartiaux?
D'autres rencontres ne pas remontent-elles à des dates bien plus anciennes entre les Amérindiens et leur continent, d'avec les musulmans, les peuples Noirs et les Arabes?
D'après certains éléments et sources fort heureusement disponibles, nous essaierons de relativiser ce que les européens appellent en toute exclusivité « leurs découvertes », ceci grâce à notre patrimoine historique musulman faisant de plus en plus autorité dans le monde des chercheurs[2] ; puisqu'il est parfaitement établi qu'africains et arabes visitèrent et s'installèrent jadis, en Amérique et aux Caraïbes avant les européens[3].
En ce qui concerne cette réalité précolombienne non européenne trop souvent occultée et la présence musulmane africaine post-colombienne en Amérique et aux Caraïbes, nous disposerons également des écrits d'historiens et écrivains occidentaux sur cette question.

Les Musulmans d'origine arabe et africaine à la rencontre de l'AMERINDIE et les peuples AMERINDIENS.
Une destinée scientifique préside pour les Musulmans d'origine arabe et africaine à la visitation de l'AMERINDIE et à la rencontre des peuples AMERINDIENS.
Du point de vue géopolitique et scientifique ces musulmans vont êtres impliqués indirectement et directement dans le processus de visitation de l'Amérique.
Les causes indirectes de cette implication[4] tiennent à ce que les musulmans Turcs qui conquièrent Constantinople (Istanbul) en 1453 en enlevant aux Européens « le dernier maillon de la chaîne des entrepôts pour commercer avec l'orient » vont acculer l'Europe par ce revers militaire à trouver une nouvelle route maritime.
Pour les Politiques et mercantilistes occidentaux fragilisés par la défaite turque aux implications géostratégiques et économiques, la nouvelle porte de sortie, théorique de l'Inde deviendra l'Amérique par dérivation. L'engagement de Christophe Colomb au service de ses bailleurs de fonds occidentaux d'Espagne en 1492 coïncide à ce contexte. L'Espagne est en guerre contre les musulmans, le navigateur obtiendra trois navires de la reine de Castille, pour ses projets au compte des classes dirigeantes, de l'establishment d'occident.
Le côté scientifique en cela tient au fait que les musulmans possédassent depuis longtemps les connaissances relatives à la rotondité de la terre. De là, Christophe Colomb reçut les informations nécessaires, à la base de ses « découvertes ». Selon le professeur M. Hamidullah, « de l'autorité du fils de Christophe Colomb[5], c'est bien des navigateurs musulmans venant de Gênes en Italie que son père avait connu cette notion de sphéricité » ; condition sine qua non de toute orientation en mer. Par dérivation et en se fourvoyant, Christophe Colomb au lieu d'atteindre l'Inde comme objectif initial déboucha en AMERINDIE, d'où il trouva les peuples AMERINDIENS (indien a cru le navigateur italien en débarquant sur les côtes dites américaines).
Mais l'élément le plus important rapporté par le fils de Colomb est que son père rencontra « des musulmans, notamment des Noirs, dans les pays d'Amérique qu'il avait pu visiter »[6]. Les causes directes de l'implication des musulmans dans la découverte de l'Amérique tiendront surtout, il faut le préciser, de leurs actions et propres initiatives à la rencontre de ce continent et de ces peuples pour des motivations autrement guerrières que les rapines des impérialistes occidentaux.
Leur objectif dans cette exploration est d'ordre islamique : ils y mettent un grand intérêt et foi aux aspects et connaissances scientifiques[7]. Ceci n'aura pas les mêmes finalités mercantilistes et guerrières, comme ce fut le cas avec le nationalisme européen et ses théories impérialistes, racistes, « d'espace vital, de terres dites vacantes »[8] qui ont justifié la colonisation et tous ses crimes.
Les musulmans se sont vraisemblablement[9] laissés guider par la sagesse et les sciences pour ne jamais aborder les objectifs islamiques d'exploration sous le même angle de ces impérialistes occidentaux. Le Coran nous dit : « ô vous les Hommes ! Nous vous avons créés d'un mâle et d'une femelle. Nous vous avons constitués en peuples et en tribus pour que vous connaissiez entre vous. Le plus noble auprès de Dieu, est le plus pieux d'entre vous ». Sourate 49 Verset 13.
Cette manière spirituelle de voir et d'exercer les actions temporelles dans la mesure où elle est respectée, n'a pas conduit ces véritables musulmans à imposer des théories ou « des guerres sacrilèges » comme nous le dit ce savant Pakistanais AL MAUDOUDY. Un nationalisme européen qui s'est rendu tristement célèbre ; « ces gens armés jusqu'aux dents se sont répandus dans le monde pour le piller, à la recherche de nouveaux marchés, de matières premières, de terres colonisables, de mines procurant des métaux précieux, afin de promouvoir, et alimenter leur cupidité sans limites. Ils ne luttent pas pour la cause de Dieu mais pour la satisfaction de leurs appétits matériels et de leur convoitise »[10]. « Pour eux, c'est une raison suffisante pour envahir un pays si ce pays contenait des mines, ou produit des récoltes abondantes, ou du pétrole, ou si ce pays constitue un marché profitable pour leurs biens manufacturés ou encore si leur surplus de population peut s'y établir au détriment de ceux qui y vivent ». « L'Asie, L'Afrique, L'Amérique, L'Europe, quelle partie du monde a t-elle été épargnée du bain de sang de ces guerres sacrilèges ? »
Dans cette approche historique, nous devrions d'emblée distinguer l'œuvre où prime la recherche du savoir et l'objectif scientifique éclairé par la sagesse divine, des buts insensés des impérialistes qui n'obéissent qu'à des exigences équivoques, de rapine, de convoitise ou de satisfaction d'appétits matériels[11].

Points des connaissances des Musulmans et leurs origines
D'après les éléments ou documents disponibles, nous n'avons rien concernant les recherches des Arabes avant l'islam ou sur leurs connaissances géographiques préislamiques. Très probablement, il n'en existe pas dans ce domaine[12]. Par contre l'avènement de l'islam sera un terrain scientifiquement fécond. Et quelques années après la mort de Mohammad (Prophète de l'islam, paix sur lui) nous pouvons prendre en compte les connaissances qu'ont possédées les musulmans. Sans cette avance et une maîtrise formidable de la géographie, il n'aurait pas été possible à l'armée du Calife Uthman de pénétrer dès 647 en Andalousie (Tabari - Gibbon), en Transoxiane, à travers la Chine, puis par l'Afrique du Nord, le Proche et le Moyen-Orient, l'Arménie, l'Inde et le Pakistan. (Tabari, Gibbon, Baladhuri cité par Berthold).
Concernant l'acquisition des sciences, deux propositions nous paraissent envisageables. La première hypothèse est que les musulmans auraient pu faire l'acquisition des notions de la sphéricité terrestre par le biais des échanges au contact des divers peuples grecs, gothiques, berbères, coptes, abyssins, indiens, turaniens, ou chinois. L'autre hypothèse milite pour leur contribution originale à partir de leurs propres découvertes. Une tradition rapporte en substance que OMAR le second Calife musulman précédent UTHMAN (3e Calife) faisait couramment appel à des Savants musulmans de son entourage, pour les questions du domaine de la géographie avant d'explorer, de visiter ou d'aller à la rencontre d'autres pays et d'autres continents[13].
En présence du Calife Al MANSOUR, un savant d'origine iranienne Abou Hanifa (L699-769) faisait valoir ses points de vue et arguments au sujet de la rotondité de la terre lors de confrontations d'idées face à un Mutazilite connu pour son scepticisme. De cet échange, il fit parvenir une réponse ô combien exacte sur le sujet. A la question posée « Où est situé le centre de la terre ? » Abou Hanifa répondit à son interrogateur : « que le centre de la terre se trouvait à l'endroit même où il se trouve ».(Selon Al Muwaffaaq Munaqib, Abu Hanifa I. 161).
Nous devons en déduire que pour une sphère comme la Terre, son centre peut se trouver en fait à n'importe quel point[14]. Il y a aussi le CORAN qui livre des informations en rapport avec la science. Nombre d'énoncés scientifiques y sont contenus dans le livre saint des musulmans. Le Professeur Maurice Bucaille en parle très explicitement dans son ouvrage intitulé « La Bible le Coran et la Science » (Ed Seghers).
Selon Baldawi, autre autorité du monde islamique, dans son commentaire du Coran, énonce « la sphéricité de la Terre sans discussions comme quelque chose admis par tout le monde »[15]. Il s'est avéré que la raison scientifique des musulmans ne fut jamais influencée par la proposition de la Géographie de PTOLEME, avec sa théorie erronée d'une « Terre Carrée » tenue pour crédible par des occidentaux durant un certain temps[16].
L'absence de difficulté entre les milieux religieux d'avec la science a créé en islam une atmosphère particulièrement propice à l'acquisition des connaissances fondamentales autant en géographie pour les explorations, les grands voyages et les découvertes, qu'en d'autres branches scientifiques déterminantes pour la marche vers le progrès de l'humanité.
En effet le Coran n'affirme-il pas « Et eux, ils ne peuvent rien acquérir de sa Science que selon son bon vouloir »[17].

SPHERICITE DE LA TERRE ET PROPOS DES SAVANTS MUSULMANS

a) Ibn RUSTEH
La Géographie d'Ibn RUSTEH[18] (P.12) donne d'éloquentes démonstrations à propos de la Terre. Selon le géographe : « Il y a un consensus parmi les hommes de science, que la terre avec toutes ses parties terrestres et océaniques est sphérique comme une boule. La preuve en est administrée par le fait que le lever du soleil, de la Lune et des astres n'a pas lieu au même moment dans les différentes régions de la Terre : leur apparition dans les pays occidentaux[19] se révèle avant celle qui a lieu en Occident. Le coucher répond aux exigences semblables »[20].

b) Ibn Al FAQCEH (M. 902)
Dans sa géographie page 153 on lit : « La mer est sphérique. La preuve : si vous naviguez en bateau de la côte vers la haute mer, les montagnes de la côte et les arbres disparaîtront graduellement. Si vous avancez vers la côte, ces choses apparaîtront graduellement ».

c) Ibn KHODADBEH (M. 912)
Dans sa traduction française de Gœje, nous parle de la rotondité de la terre et de sa situation « au milieu de l'espace céleste comme le jaune à l'intérieur de l'œuf » Il fait état de l'attraction terrestre et de l'apesanteur. Il donne des dimensions en degrés de la sphère du globe terrestre en Astrolabe et en rapport avec la longitude et la latitude[21].

d) Ibn KALDOUN dans ses « Prolégomènes » aborde cette question scientifique dans le même sens.(1. 92)[22]

e) AL BEROUNI
Dans son ouvrage (« Jamahir » P. 167) il fait état de la longue obscurité nocturne sous les pôles de six mois et d'un nombre égal pour la clarté diurne, des jours.

f) MAS’OUDI, Historien (M 956)
Donne des superficies de la Terre habitée de l'Atlantique jusqu'aux extrémités de la Chine et des indications précises sur les phases différentes des levers et couchers du soleil.

g) IDRISSI (1154) et lui aussi MAS'OUDI donnèrent des récits fournissant des renseignements très précis sur l'Afrique et l'Amérique.

Faits sans précédent : l'utilisation des premiers Globes terrestres par les Maures dans leurs écoles, des centaines d'années avant Christophe Colomb[23].
Au XIIième siècle Al IDRISSI historien et savant Maure écrivait déjà une géographie très avancée : « Le monde est rond comme une sphère à laquelle les eaux adhèrent et sont maintenues à sa surface par un équilibre naturel. Elle est entourée par de l'air et toutes les créatures sur la terre se tiennent en position stable, la terre elle attirant vers elle tout ce qui est lourd de la même manière qu'un émant attire vers lui le fer »[24].
Les occidentaux disent que « Christophe Colomb a connu par l'intermédiaire de Galilée la notion de rotondité de la terre. Mais ils ne nous disent pas que les Maures ont été les instructeurs de Gallilé Galliéo[25]. Et que le Savant navigateur Maure du nom de Piétro ALONZO fut le guide de sa première expédition[26]". (Bilal Omowale l’âme de l'humanité).

CONSEQUENCES DE CES DECOUVERTES SCIENTIFIQUES
a) Les Voyages
Il est évident que ces découvertes scientifiques auront des conséquences sur le comportement des puissances, des personnalités et des aventuriers pour l'engouement aux voyages.
Les explorations de Christophe Colomb, de Vasco De Gama furent rendues possible, puisque les Européens disposaient désormais des travaux, informations scientifiques des musulmans. Ces éléments suscitèrent un engouement au plan des voyages internationaux.
b) Littératures et aventures
Jules Vernes s'inspire pour son roman d'aventures et de voyage, du livre d'Abdu'l -FIDA (1273 - 1332) traduit en français par DE REYNAUD en 1848, sous le nom de GORGRAPHIE D'ABDULFIDA.
Dans son livre The Soul Of The World traduction Ed Tawhid, « L'Ame de l'Humanité », Bilal OMOWALE indique les origines des réalisations musulmanes tant dans le domaine de la création littéraire que des découvertes scientifiques, dont nous citons ci-dessous : Les Cartes Marines, La Terminologie Marine, Les Outils de Navigation.
- Le Capitaine des Mers « SINDBAD LE MARIN » ne serait pas une légende de fiction mais bel et bien un authentique « commerçant musulman qui voyagea jusqu'à la limite du monde[27] durant l'âge d'or de l'islam » (Bilal OMOWALE « L'Ame de l'Humanité »).
c) Les Cartes Marines
Parmi les premières cartes, qui existèrent, « celles qui sont établies par les musulmans jouèrent un rôle important dans la navigation qu'elles soient anciennes ou modernes »[28]. Cette cartographie musulmane donna un accès facile aux différentes parties du monde, une révolution géographique exploitée par les occidentaux pour les mobiles impérialistes déjà évoqués.
d) La Terminologie Marine
Le vocabulaire que nous utilisons dans nos langues latines sera marqué définitivement par l'influence exercée par les musulmans sur la science Marine. Les expressions telles que : Arsenal, Amiral, Capitaine, viennent tous de la langue arabe.
e) Les Outils de Navigation
Là encore, le compas, le sextant, le quadrant, sont connus universellement comme des outils indispensables à la navigation marine. Ces moyens techniques portent encore l'empreinte et la terminologie des premiers inventeurs musulmans.

TRAVERSEE DE L'ATLANTIQUE VERS L'AMERIQUE
Selon M. Hamidullah, MAS'OUDI, m 956, dans ses « PRAIRIES D'OR » traduit par Barbier & Meynard (1,258:9) et IDRISSI (1100 - 1166), furent des sommités parmi les historiens, bien avant l'émergence des occidentaux. Ces savants musulmans firent de nombreux récits sur la traversée de l'Atlantique vers les Amériques.
D'ailleurs pour les Arabes l'océan Atlantique était « la Mer des Ténèbres »[29].
La géographie d'IDRISSI : « Nuzhat Al Muctaq » donne des détails sur « son atmosphère très ténébreuse, ses fortes vagues, ses dangers très périlleux, ses bêtes terribles et ses vents chargés de tempêtes »[30]. Nos scientifiques musulmans savaient déjà qu'il existait beaucoup d'îles, certaines peuplées, d'autres submergées. « Prenant la ville de Lisbonne comme point de départ, le Commandeur des Croyants BEN YOUSSOUF ordonne une première mission précoce à son AMIRAL Ahmad Ibn UMAR avec comme objectif (sans succès) d'atteindre une Terre. De cette même ville, ceux qu'on appelle les « Mugharratin », (les séduits) partirent pour effectuer la remontée de l'océan pour découvrir ce qu'il contenait, et connaître ses limites »[31].

DECOUVERTE DU BRESIL
Dans l'encyclopédie d'Ibn FADLALLAH AL Umary (M. 1348) intitulée « MASALIK AL ABSAR » (Volume 4 traduit par Dernombynes, Paris 1937 P74-75) des renseignements nous sont donnés au sujet de la pénétration de l'Amérique, la découverte du Brésil, qui seront effectuées à partir de l'Afrique lors de diverses tentatives.
L'auteur, un contemporain du Sultan Abou MOUSSA de l'Afrique de l'ouest, nous informe d'une première expédition. Deux cents navires, remplis d'hommes et d'autres embarcations du même type, remplis d'or, d'eau et de vivre en quantité pour des années.
D'après Abou MOUSSA son prédécesseur ABU BARK donna aux hommes un ordre de mission « de ne revenir qu'après avoir découvert les confins de l'océan, lorsqu'ils ne disposeraient plus de vivre ». Après une longue absence, seul un navire revint et les rescapés firent le récit du naufrage des autres navires portés vers l'avant. Catastrophe occasionnée selon les rapporteurs, par la pénétration des navires dans « un fleuve en pleine mer aux courants violents » Sur ce rapport des narrateurs du navire rescapé, Abou MOUSSA dit MANSA, raconte que l'empereur ABU BARK se décide à lancer une nouvelle expédition.
Mille vaisseaux furent équipés pour l'empereur et les hommes, mille autres vaisseaux pour l'eau et les vivres. Ce voyage eut pour conséquence d'une part, le départ définitif de l'empereur sur l'océan Atlantique, pour ne jamais revenir en Afrique son pays d'origine, et d'autre part la nomination au pouvoir dans le royaume Malien, de MANSA MOUSSA comme héritier, par l'empereur lui-même[32].
Selon le Professeur Hamidullah : « le grand fleuve en pleine mer » serait l'Amazone, au Brésil. Les Noirs qui embarquèrent sur la seconde flotte de mille navires et vraisemblablement un certain nombre de ceux des hommes de la première flotte ne furent pas tous noyés. Le fait qu'aucun homme de la seconde flotte ne soit rentré en Afrique, laisse à penser que cette seconde expédition avait atteint son objectif à savoir qu'elle parvint vraisemblablement à débarquer quelque part en Amérique, et trouvant une terre hospitalière ne crut pas devoir rentrer en Afrique. Des liens entre les premiers africains musulmans avec les peuples amérindiens s'étaient déjà tissés, par les mariages et un processus d'intégration mixte ; raison pour laquelle la fixation des premiers arrivants mandingues et autres peuples noirs islamisés s'est réalisée de manière harmonieuse en Amérique du Sud. Peut-être que le récit des rescapés confirmait pour l'empereur africain, des connaissances géographiques déjà acquises, à propos de ce « fleuve en pleine mer » annonciateur d'une Terre ferme, en somme, un jugement de spécialiste en matière de géographie[33]. Confiant de son jugement, l'empereur Africain non seulement lança une autre expédition, mais il s'engagea personnellement dans cette nouvelle tentative d'exploration.
Nous imaginons les certitudes géographiques concernant l'accès à une nouvelle Terre pour ABU BARK, qui relève aussi des facultés décisionnelles du chef d'état musulman et visionnaire qui n'est sensé s'engager qu'à la condition de disposer vraiment des réponses positives à ses investigations sur les éventuelles probabilités ou chances de succès de la mission qu'il va entreprendre. Lorsque nous savons qu'aucun Chef d'Etat pieux ne pourrait se dispenser de faire appel à l'invisible, ou à la prière dite en islam de consultation de Dieu, avant de prendre une décision de voyage et d'émigration "Outre-Mer" aussi importante et déterminante, on suppose que l'empressement décisif du départ de l'Empereur Noir musulman n'était pas sans rapport avec quelques certitudes mystiques dans l'inconnu[34].
Ce projet d'EMIGRATION de l'époque d'ABU BARK nous semble un des événements historiques capitaux mettant en situation l'Afrique et les Amériques. Ce qui ne peut manquer d'être d'une grande valeur historique, dans la mesure où ceci est fondé sur des témoignages crédibles permettant de cerner la réalité concernant les premiers contacts datés, entre les Africains d'avec l'Amérique et les peuples Amérindiens, avant les européens.

LE BRESIL ET LES BIRZALAS
Parmi les hypothèses déjà émises pour l'origine du nom de Brésil[35], celle du Professeur Hamidullah semble d'une évidence historique. « Le mot BRESIL, le nom de BRESIL, Brazil en orthographe Brésilienne n'est ni d'origine européenne, ni Brésilienne (américaine) : on n'a pas encore pu l'expliquer étymologiquement. L'hypothèse africaine l'explique facilement ».
Il est cité dans le récit[36] de « MASALIK AL ABSAR » : des Berbères blancs qui habitaient dans l'embouchure du Mali. Chez les Berbères, il y a une tribu bien connue de Birzalah; la collectivité des membres de cette tribu se dit « Brazil ».
Très entreprenants, on rencontre des Berbères Brazil non seulement en Espagne musulmane mais jusqu'en Syrie. Les dictionnaires biographiques parlent d'un nombre considérable de Birzali. Il se peut que les premiers à atteindre le Brésil aient été les Berbères des Banu Birzal qui ont donné leur nom à leur nouvelle patrie ».
L'ouvrage du musulman Trinidadien Bilal OMOWALE (L'Islam Ame de l'Humanité), cite Basil Davidson, et son livre le (Royaume Africain) concernant les premiers contacts datés, entre les Africains d'avec l'Amérique et les peuples Amérindiens, avant les européens : « vers l'an 900 de l'ère chrétienne des Musulmans d'Afrique de l'Ouest effectuèrent des échanges commerciaux avec les gens du Nouveau Monde »[37]. Dans l'exposé présenté par cet auteur, nous recoupons les mêmes renseignements donnés ci-dessus tirés des recherches du Professeur Hamidullah, concernant les deux expéditions qui furent relatées ci-dessus par MANSA MOUSSA.
Nous y trouvons des renseignements plus précis concernant les « voyages transatlantiques » entrepris par les musulmans africains qui utilisèrent nous dit-on « de grandes flottes ».
La narration de Mansa MOUSSA est située en 1324 de l'ère chrétienne lors d'un pèlerinage à La Mecque et consignée par l'historien Arabe Al UMARI, par-devant le Gouverneur du Caire en Egypte. La deuxième expédition de l'empereur Abû Bark est fixée en 1312 de l'ère chrétienne. Il était parti dans la direction de l'Ouest pour atteindre le Brésil et là encore la même version nous revient concernant MANSA MOUSSA à la direction du pouvoir au Mali.
Bilal OMOWALE est du même avis que le Professeur Hamidullah, concernant la première mission et « la rivière (ou fleuve, rencontré) au milieu de la mer » vers lequel s'est dirigée Abû Bark . « ces trois puissants courants bien connus aujourd'hui circulant depuis l'Afrique vers l'Amérique »[38]. Le fait que les occidentaux n'aient donné aucune indication et récits sur l'arrivée en Amérique de l'une ou de l'autre de ces deux grandes expéditions ne peut les infirmer pour autant.

NEGRES PRECOLOMBIENS EN AMERIQUE
Le Professeur D.W. Jeffred de Johannesburg, dans la revue scienta (Juillet Août 1953, Como Italie) nous apprend davantage sur les Noirs émigrants de l'Afrique vers les Amériques. En effet, « les premiers européens compagnons de Christophe Colomb ont non seulement rencontrés les Noirs en Amérique mais ils relatent l'existence de guerres constantes entre ces Noirs et les autochtones à peaux rouge »[39].
Christophe Colomb rapporte des informations de pirogues, partant de la côte de Guinée chargées de marchandises et se dirigeant vers l'Ouest. Il affirme aussi l'arrivée de telles Pirogues aux Amériques. Jane le traducteur du journal de Colomb à son troisième voyage (1933, C 271) pensait vérifier ce que les Indiens d'Haïti (Espagnola) disaient au sujet des Noirs venus dans leur île par le sud et dans la direction du peuple Noir (sud-est) et qu'ils disposaient des pointes de Javelots faites d'un métal (l'or) ou Guanin, éléments d'échanges commerciaux. . Nous retrouvons sous la plume de OMOWALE, les mêmes indications que le P. Hamidullah au sujet des mêmes lances en or dites Guanin . Quelques lances apportées en Espagne furent examinées et identifiées comme étant du même type que celles qui sont utilisées par les habitants de l'Afrique de l'ouest lors des échanges commerciaux avec les européens.
L'ouvrage « Nègres Précolombiens en Amérique » cite WEINER dans (Africa And Discovery Of America. Philadelphie 1922 11, 133) au sujet des habitants Noirs qui vivaient à Darien avant 1513, c'est-à-dire avant qu'un homme blanc y ait établi une colonie permanente. « Peter Martyr, une connaissance de Christophe Colomb, donne des éléments en rapport avec des esclaves Noirs trouvés par les Espagnols dans ce pays vivant à un jour de marche de Quarequa ».
« Des populations noires ont été trouvées (Quatrefage d'après Donelly 1950, 136, Atlantic, Londres) en Amérique comme des tribus isolées parmi des populations très différentes. Tels les Charruas du Brésil, les Caraïbes Noirs de Saint Vincent dans le Golfe du Mexique, les Jamassi de Floride ».
Les Africains de manière évidente étaient les descendants des Mandingues qui s'étaient répandus dans les Amériques et aux Caraïbes réalisant des mariages mixtes avec les Amérindiens, formant ainsi de nouvelles communautés. Ces nouvelles communautés sont à présenter comme un mélange dans le cas des ethnies Carifunas de la Caraïbe, et de Nègres Marrons. Ces Caraïbes Noirs distingués des Caraïbes originaires, dits rouges sont en fait les descendants des Caraïbes, et des Noirs d'Afrique arrivés bien longtemps avant C. Colomb .

DOCUMENTS VESTIGES ET TRACES VIVANTES PRECOLOMBIENNES
Les documents, vestiges sont indissociables du mixage des Mandingues avec les Amérindiens. Des écritures en arabe, les marques distinctives des tribus sont autant de traces civilisationnelles musulmanes liant les africains dans une même réalité communautaire avec les autochtones des Amériques, dans l'histoire comme à l'époque contemporaine. Selon le Professeur M. Hamidullah les noms « d'Almamy et de Ouaray » pour des ethnies Peaux-Rouges proviennent des mots arabes utilisées des Mandingues, et Berbères, témoignage des traces d'une forme d'assimilation d'Amérindiens par les musulmans africains . Il y a aussi les îles Turques, où l'on trouve des inscriptions en caractère arabe sur la terre ferme. Dessins et peintures en Amérique Centrale et en Amérique du Sud, les dessins et les peintures peuvent constituer des éléments de vérification au sujet de la rencontre des peuples Africains d'avec les Amérindiens.
Le livre « l'Ame de l'humanité » (Bilal OMOWALE) informe de l'existence de documents conservés dans des pays d'Amérique. « Des scènes montrent les Noirs en position de puissance et d'autorité, dans les anciennes cités commerçantes du Mexique . Des sculptures gigantesques représentent des têtes de Noirs d'Afrique façonnées sur les rochers et escarpements d'Amérique Centrale. D'autres plus petites portent les marques tribales de certains musulmans d'Afrique de l'Ouest sur leurs visages et montrent des pénis circoncis. Des têtes de femmes ont été sculptées. Toutes ces sculptures ont été datées : leur réalisation remonte à l'an 1000[40] ».
Dans le domaine civilisationnel il semble que les émigrants Nègres musulmans ont encore influencé la société de l'ancien Mexique, en l'occurrence sur le plan de la législation. Il existe au plan matrimonial et social, des lois strictes[41] y compris « contre l'adultère et l'ivrognerie »[42]. Les lois concernant le droit de propriété, de se marier avec une femme libre, ou de pouvoir racheter sa liberté ne sont pas sans rapport avec la loi coranique qui était en vigueur au Mexique[43]. Pour se débarrasser de l'esclavage, la société mexicaine empruntait volontiers certaines de ces lois laissées par les empreintes civilisationnelles musulmanes des Africains. Peut-être la société du Mexique qui s'y était familiarisée préférait la pédagogie abolitionniste du Coran. Par exemple la possibilité de libération des esclaves par le rachat de leur liberté, par le mariage avec une femme libre etc. etc.[44] .
Autant de procédés employés par la société musulmane révolutionnaire pour pouvoir abolir cette pratique (antérieure à l'islam) qui faisait malheureusement partie des coutumes et traditions de tous les peuples : Il s'agit, bien entendu de l'esclavage pratiqué tant par les Européens que par les Noirs, les Amérindiens, les Pharaons, les Asiatiques et employé comme un moyen de cœrcition, d'expiation, de vengeance ou d'oppression.

Témoignages scripturaux
Les témoignages scripturaux nous ont fait parvenir également les traces de l'exploration du Nouveau Monde qui sont autant de témoignages laissés par les africains Mandingues.
Selon le rapport d'un éminent chercheur à l'Université de L'Illinois aux USA : « les musées brésiliens contiennent de nombreux documents en écriture Mandingue. Elles proviennent des ruines des villes construites dans la forêt. Beaucoup de ces villes furent ensevelies dans la jungle, un certain nombre d'années plus tard. Cependant les explorateurs Espagnols visitèrent certaines d'entre elles après Christophe Colomb »[45].
Dans son ouvrage intitulé : « Le Rôle de l'Afrique dans la découverte de l'Amérique » Léon Weiner a recensé dans les langues vernaculaires et les dialectes des Amérindiens « beaucoup d'exemples de mots qui proviennent de mots Mandingues ».

Nous ne pourrons pas exposer complètement, dans cette modeste recherche, la formidable contribution des musulmans venus d'Afrique et entre autres, des Arabes à la découverte de l'Amérique. Cette expérience fut rendue possible grâce à la propagation des connaissances scientifiques musulmanes très avancées, à partir des centres de rayonnement véhiculés par les anciens savants ou dignitaires musulmans dont un grand nombre d'africains méconnus de l'enseignement occidental. Cette avance en matière scientifique peut être mesuré aux faits des nombreuses découvertes et réalisations énumérées qui sont à l'actif des musulmans. Cette démarcation est très nette compte tenu du retard des européens à l'époque. Les occidentaux crurent longtemps que la Terre était plate ou carrée ce qui explique leur retard dans la traversée transatlantique. Avant d'avoir obtenu des musulmans les connaissances maritimes, ils ne tentaient pas les longues traversées car ils craignaient de tomber par-dessus bord pensant que la Terre était plate. Il est dommageable de constater les lacunes des livres et des manuels d'histoire occidentaux, sur cette présence musulmane de l'Amérique. Des faits et événements aussi importants ne peuvent être occultés au patrimoine de l'histoire universelle.

PRESENCE MUSULMANE AFRICAINES POST-COLOMBIENNE PAR LA DEPORTATION ET ESCLAVAGE AUX AMERIQUES ET AUX CARAIBES.
Les lieux d'implantation des Africains musulmans qui recouvrent la quasi-totalité des pays d'Amérique et des Caraïbes nécessitent des recherches exhaustives, mais nos investigations se limitent aux pays suivants : Etats-Unis, Jamaïque, Brésil, Surinam, Haïti et Trinidad. Pour le cas des Petites Antilles et de la Guyane d'expression française, nos éléments d'informations sur l'islamité africaine des populations de ces régions, tiennent à réfuter toutes les allégations négationnistes de cette présence historique.

LE MAHONNAGE AUX AMERIQUES ET AUX CARAIBES,
L'ECOLE MUSULMANE FACE A L'OCCIDENT ET A SES NATIONALISMES

Les origines du mot « Mahon » inhérents aux croisades renvoient à la confrontation culturelle, religieuse, politique, militaire et civilisationnelle entre l'Occident et L'islam. Les impérialistes occidentaux et leurs écoles l'ont ramené et adopté aux Amériques pour qualifier les rebelles africains en révolte et en révolution contre le système esclavagiste. En réalité " Mahon " n'est pas né aux Amériques et aux Caraïbes, il a été usité pour la première fois à propos des musulmans dans les différents face à face de l'histoire entre l'islam et l'occident, sur des théâtres comme ceux de l'Orient, de l'Afrique et de l'Espagne. De péjoratif, Mahon traverse des mutations historiques et devient un symbole de résistance au Nouveau Monde. L'Occident et sa littérature récupèrent à leurs fins cette expression inventée au départ dans un contexte de racisme, de fanatisme et de dénigrement anti-musulman. Ils entreprirent tout d'abord de transformer son étymologie en modifiant la structure idiomatique même de" Mahon " ayant trait aux musulmans. L'acception en rapport avec le contexte de l'utilisation du terme (Mahon) au moyen âge et du temps des croisades sera dissimulé aux Amériques. Pour la circonstance, l'expression subit une modification dans sa structure même, et le terme réorthographié tel que « Marron » ou « Mawon » fera l'objet de l'usage commun, voire de la récupération des occidentaux et des courants du nationalisme, de l'africanisme et de la créolité aux Amériques et aux Caraïbes, lesquels sont affiliés aux idéologies de la Révolution française de 1789 et au matérialisme du XIX siècle, nés de l'Europe. Ces nationalismes se sont limités à reproduire la déformation étymologique occidentale du terme qu'ils écrivent différemment (MARRON en français et MAWON en créole), pour tenter d'occulter le véritable message civilisationnel, du mot « Mahon » aux antipodes de leurs idéologies matérialistes et de leur chauvinisme.
Après avoir falsifié, les véhicules et documents d'authentification des sources, les nationalismes tropicaux et leurs pères fondateurs européens, ne retiennent plus aux Amériques, l'écriture originelle de « MAHON ». Ils ont cultivé aussi bien les soucis d'occulter l'utilisation de ce mot inventé par les croisés pour diaboliser les musulmans, et celui d'installer la confusion dans la conscience collective et la mémoire historique. La vérité est qu'en réalité, les vraies origines et l'usage de « Mahon » sont datés des croisés (+749 de l'ère chrétienne).
Dans cette partie du globe désignée sous les noms d'Amériques et des Caraïbes puis ensuite de « Nouveau monde et d'Outre mer », il s'est avéré nécessaire pour les impérialistes de falsifier l'histoire. Ils prirent soin de tronquer les évènements historiques et d'y effectuer des tris sélectifs, afin d'embrouiller les pistes pour tenter d'effacer les liens islamiques unissant les luttes, les cultures et les civilisations des peuples et pays de cette région à ceux d'Orient, d'Afrique, d'Asie, d'Europe.
En Amérique et aux Caraïbes, comme partout dans le monde, où l'islam était confronté à l'occident, la survivance des symboles produit un retour aux sources même des cultures et civilisations que le colonisateur s'est évertué à éradiquer. Derrière les mots, il se révèle des symboles et leur signification occultée par les colons ; d'où leur dissimulation savante de l'étymologie réelle du mot « MAHON », et des origines de la mauvaise interprétation des objectifs poursuivis par nos ancêtres, et les contresens idéologiques imposés à l'orientation de notre combat. Nos recherches et le prêche ne pourraient jamais complètement rétablir la connaissance de la vérité concernant les buts ou les finalités poursuivies (par ces Mahons) en matière de civilisation, sans référer à l'islam et à quelques aspects de sa science politique.
Un spécialiste dans ce domaine, Al GHAZALI, (450-/1058) grand penseur musulman n'a-il pas élucidé le problème, lorsqu'il écrit que : « la politique concerne dans son ensemble le règlement des problèmes temporels de gouvernement. Elle a emprunté ses maximes aux livres de Dieu révélés aux Prophètes et aux sentences des Prophètes anciens ". (pp 80)
En effet, la prise en compte de l'existence d'un processus de maturation spirituel et temporel explique bien des menaces qu'ont fait peser les luttes anti-esclavagistes des populations africaines sur les projets de planification des systèmes occidentaux aux colonies. Cela nous rapproche d'autant mieux des mobiles qui étaient derrière la volonté « d'exclusion du fait religieux » chez les impérialistes. Il semble que de telles menaces furent essentiellement l'élément déclencheur de leurs campagnes abolitionnistes aux colonies et en occident.
Est-ce uniquement par « esprit de subversion », c'est-à-dire pour retarder ou empêcher l'application par les esclaves et les mahons des lois empruntées aux livres divins et aux traditions prophétiques que les impérialistes vont amorcer leur mutation ?
Nous avons là une argumentation musulmane qui n'est pas limitée pas aux théories économiques et mécanistes officielles délivrées jusqu'à présent à propos de la révolution anti-esclavagiste. En fait, l'on ne dit dira jamais assez, que cette « révision » du système esclavagiste, et sa volonté abolitionniste affichée à travers des courants « humanistes » entérinent ipso facto l'occupation violente des colonies par les occidentaux « au milieu d'un bain de sang sur un cimetière de martyrs »[46]. Par contre, une telle stratégie défensive pour le système, faisant fi de toute justice, révèle par quels moyens les oppresseurs préviendront aux colonies « les versets coraniques qui condamnent les crimes contre l'humanité et appliquent le châtiment et le prix du sang contre les auteurs de millions de victimes innocentes ». (Dépêche idem). Il s'agit d'analyser le système et de trouver le fil conducteur à la base de l'instauration des modes de pensées et d'idéologies sociales et religieuses de toute domination occidentale.

RECHERCHES ETYMOLOGIQUES ET HISTORIQUES
D'après les recherches étymologiques et historiques concernant « les MAHONS » « MARRONS ou MAWONS », il convient de relativiser la version occidentale, puisqu'il ne s'agit pas seulement des noirs rebelles anti-esclavagistes déportés d'Afrique aux Amériques. Les investigations et préliminaires historiques nous renvoient à leurs ancêtres les musulmans d'Orient de l'Afrique, et d'Espagne.

QU'EST-CE QUE LE MOT MAHON ?
Dans la terminologie colonialiste et des croisés, Mahon est synonyme de « Mahométan, Sarrazin, nègre ou arabe musulman ». Les Français écrivent depuis « Marron » et le néologisme de la créolité « Mawon » ou avec d'autres orthographes différentes. Ce terme est employé péjorativement dans une logique de dénigrement d'un adversaire de confession et d'option culturelle et civilisationnelles différente, sinon diamétralement opposées aux systèmes occidentaux : chrétien, matérialiste, athée et laïque. Les mots tels que « Mahomet, Mahon ou Mohand, Sarrasins, Mahométan », restent-ils aussi, historiquement liés au fanatisme des papes, prêtres, seigneurs et autres qui s'étaient engagés au moyen âge dans le processus de dénigrement de l'islam, des musulmans arabes, africains et de toutes origines.
Des africains les Maures, et les Arabes musulmans d'Espagne où d'Orient sont connus dans la littérature épique et les chansons de geste comme des « sarrasins ou mahométans ». Ce vocabulaire est typiquement relatif aux croisades et à l'apologétique chrétienne en Orient. En vérité, il sert à identifier l'adversaire (l'islam) et à désigner pour les oppresseurs un ennemi potentiel : le musulman. Tel est son sens dans l'apologétique, les polémiques, la littérature, la langue, et la chrétienté.
Le mot « MAHON » né historiquement d'un « barbarisme » au moment du choc entre deux civilisations différentes : l'islam et l'occident. En réalité « MAHON » provient historiquement d'un « barbarisme » linguistique (qui va évoluer) au moment du choc entre deux civilisations différentes : l'islam et l'occident. Face aux arabes et aux noirs islamisés, les croisades des Chrétiens d'occident avaient généré haines, mythes et affabulations sur l'islam et que la personne même du prophète. Un tel vocabulaire déformé a été exporté, voire véhiculé aux Amériques par les missionnaires héritiers des croisés. Il est cependant nécessaire d'en restituer les étymologies exactes, par-delà les ruses et déformations des maîtres esclavagistes aux Caraïbes. Dans ces conditions, plus compréhensibles seront pour nos peuples l'histoire et la réalité. Le message imprimé dans les origines du mot « MAHON » sera plus intelligible en dépit des connotations péjoratives des adversaires de l'islam.
Durant les croisades, les atteintes blasphématoires des Chrétiens contre le Prophète Muhammad (psl) et ses adeptes ressemblaient aux propos malsains et outrageants ciblant les « marrons ou Mahons », noirs islamisés considérés comme des ennemis dangereux qu'il fallait à tout prix éliminer.
Dans son livre « ISLAM ET CHRETIENTE » (Publications orientaliste de France 1981) SIMON JARGY écrit : « Mahomet, c'est la cible favorite des légendes », ceci est illustré dans « le roman : Mahon ou Mohand, autre forme corrompue du nom de Muhammad ». JARGY rend compte dans cet ouvrage de l'ampleur du fanatisme et des affabulations du racisme et de l'anti-sémitisme des Chrétiens; lesquels usèrent toujours de blasphèmes pour se venger du rayonnement de l'islam, jusqu'à qualifier l'envoyé de Dieu comme le « le prince des ténèbres ». (pp 108). L'histoire retient que ces mêmes détracteurs avaient coutume de colporter, les plus invraisemblables légendes à travers le monde contre leurs ennemis : Selon la version mensongère d'Alexandre du Pont (1258) : « Mahon n'était autre qu'un cardinal de la Curie romaine qui avait échoué dans ses tentatives d'accession au Pontificat suprême. Dépité de n'avoir pas été élu pape, et révolté contre l'église, il s'enfuit en Arabie où il fabriqua, à partir de croyances juives et chrétiennes, une nouvelle religion qui porta le nom d'islam ». « Il se fit lui-même adorer par ses sectateurs, les sarrasins » Voir Louis Gardet « Islam, religion et communauté » loc, cit p.407-418
Des plus cyniques en matière « d'allégations fantaisistes » nous citons « la Chanson de Roland ». Selon SIMON JARGY, ils prétendent « que les sarrazins adorent Mahon, Apollo et Tervagant ». (Ph Hitti op. cit., p. 52-51). « D'autres chansons de geste se font l'écho de fables auxquelles on croyait dur comme fer ».
La tradition des croisés du moyen âge à propos des « MAHONS » aura son prolongement aux 18ème siècle, époque de l'esclavage occidental au Nouveau Monde, par le biais des colons et de la plume des chroniqueurs ou historiens. En l'occurrence, Victor Schœlcher, dans ses écrits de circonstance : (Des Colonies Françaises) milite pour ladite « abolition de l'esclavage », tout en s'efforçant par la même occasion de détourner la conscience collective du sens originel du mot « Mahon ». Pour beaucoup d'observateurs avertis, il est considéré comme un imposteur qui falsifia l'histoire en y effectuant des tris pour parvenir à ses fins mensongères et générer des sources et références erronées afin de dérouter les chercheurs et les générations suivantes.

MANIPULATION DE L'HISTOIRE POUR L'OCCULTATION DE LA PERSONNALITE MUSULMANE DES « MAHONS » EN AMERIQUE ET AUX CARAÏBES
La méconnaissance de la personnalité musulmane des Mahons (Marron) s'explique surtout par la logique de manipulation de l'histoire occidentale. Cette perspective négationniste de notre islamité africaine a toujours fait l'unanimité de la classe intellectuelle et politique occidentalisée. A vrai dire il n'y a pas loin d'affirmer que certains courants manipulent la langue française à cet effet et pour les intérêts du système et des classes dominantes.
Certaines générations issues des universités occidentales, ont catégoriquement imposé l'alphabet français et européen pour les langues autochtones en faisant du créole et des autres véhicules traditionnels du langage populaire un mode d'expression étranger à l'imaginaire et à la pensée musulmane africaine. Dans notre hémisphère, depuis l'esclavagisme jusqu'à l'avènement de la prétendue révolution de la langue locale (la Créolité) l'expression du langage, la pensée et les concepts, sont cadenassés au moyen des étymologies françaises. Ces étymologies rentrent dans une dialectique identitaire ou littéraire, en faveur des occidentaux et au détriment de toute évolution culturelle et spirituelle dans le sens de la reconnaissance des symboles d'islamité africaine.
Cette logique tropicale, de fixation sur la littérature occidentale orientée et l'histoire falsifiée, s'emploie à embrouiller le fil des évènements et de leur évolution. Sous l'effet équivoque de cette pensée, notre histoire et la présentation des faits marquants ont été défigurées puisque la signification Mohammadienne du mot Mahon (de Marron ou MAWON) sera occultée. Nos prétendus révolutionnaires et « abolitionnistes », dont Schœlcher, ont toujours camouflé le phénomène du Jihad en islam, fer de lance de l'idéologie des esclaves d'Haïti ou d'ailleurs. Nous avons le témoignage de Bûkman ou Mon Kandal « qui s'était échappé et avait rejoint les Marrons (surnom donné aux esclaves qui avaient réussi à s'enfuir) dans les forêts, et qui lancèrent de violentes attaques de guérilla contre le régime esclavagiste ». (A. B. Omowale) Contrairement à la langue française, la langue coranique, restitue la nature primordiale (fitra) ses symboles et signaux d'éclairages en rapport avec l'âme humaine. Elle réveille le for intérieur, en l'initiant aussi bien aux vérités absolues, aux mystères, et preuves qui touchent le cœur et la raison.
A partir d'une réflexion sur les ravages du système et de la langue française, le professeur H. Herbert n'hésite pas à parler du « vide spirituel » de l'occident qui « détruit l'intériorité des êtres ». Les autres cultures du Tiers-Monde ont souffert beaucoup de cette catastrophe :
- « depuis la conquête de l'Occident au XVème siècle sur l'ensemble des civilisations non-occidentales ». « Les langues ou la langue française en particulier et surtout la philosophie française et la scientificité française, fondées sur une rationalité très cartésienne, a l'habitude de séparer, de diviser, d'identifier mais très rarement de faire comprendre les liens, les relations, les dynamiques d'intégration des processus, les mouvements, les interdépendances, finalement, la vie ». (Al Muntaqa pp 38-39) Il déclare, par contre, ressentir : « une grâce profonde » au contact « avec l'islam ». Cet état d'âme lui semble « difficile de dire en langue française et plus facile à dire en langue arabe ou d'ailleurs dans d'autres langues ».


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